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Héros sans emplois

2 juin 2007

.

emmenez moi ...

au bout de la terre !

free music

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26 mars 2007

My Lady d'Arbanville

18h55 :

Deux joggers traversent le cimetière militaire, deux mille croix blanches et deux pies les regardent passer en silence, outrées que l'on ose prendre leur silencieuse prairie pour un terrain de footing.

24 mars 2007

Mourhea/Môman

            Hier j'ai vu un film grandiose. Et j'aime les films grandioses, surtout quand le scénario n'est pas complètement stupide. Et là ça n'était pas tout à fait le cas. Avant d'aller plus loin je vais préciser de quoi je parle, le film s'appelle "La cité interdite", son réalisateur, Zhang Yimou, le même bonhomme a aussi réalisé Hero, qui est ma fois plutôt chouette, quoiqu'à mon avis il ne vaut pas le petit dernier.

            Pourquoi j'écris cet article ? Parce que j'ai pas envie de faire des maths

: )=

            Donc la pelote du noeud de l'histoire, c'est une conspiration au sein de la famille royale Chinoise, en je-ne-sais-combien avant J.C., mais suffisamment longtemps auparavant pour que la chine de l'histoire soit le pays le plus fastueux du monde, comme l'Egypte d-il y a 5000 ans. C'est toujours saisissant de voir comme des civilisations, qui sont des modèles de ce que peut faire l'homme quand il trouve un équilibre entre guerre et prospérité, ont perdu la gloire qu'ils devaient croire éternelle, après plus de mille ou deux mille ans de stabilité, comment la suite des siècles les a transformés en pays du tiers monde puis en ceux qu'on appelle maintenant "pays émergeant". Saisissant et décevant de voir que les précurseurs des siècles passés ne sont aujourd'hui guère que des coureurs de fond à la poursuite du modèle américain... occidental... mondial... mondialisation ! Argh, on y vient, vade retro civilisation mondiale ! Enfin tout ça pour dire que de mon point de vue, les civilisations phare du passé étaient plus brillantes que celle que nous construisons aujourd'hui, ou peut être est-ce parce que justement nous n'avons pas l'intention de construire quoi que ce soit.

            En fait, ce que je viens de dire est assez peu constructif, si on regarde sur quoi je me base pour condamner notre médiocre présent, je compare bêtement les vestiges grandioses de deux empires dont les rois étaient mégalomanes et le peuple pas tout à fait aussi prospère que la cour impériale avec un système dont je fais partie intégrante, et dont par conséquent je ne vois que les travers, bon français que je suis. Le commun des mortels compare les civilisations éteintes par les merveilles architecturales qu'elles ont laissé en s'éteignant, non parce qu'elles sont toute sa connaissance de l'histoire, mais parce qu'elles recèlent une part de mystère. Il les trouve incomparables à son quotidien parfois banal, et pour cause, quel politicien pourrait promettre à chacun de ses électeurs la cité interdite, une pyramide pour tombeau ? De toute façon, qu'ils n'essaient même pas, s'ils osaient je ne les croirais pas. D'ailleurs cette phrase me fait penser que la nostalgie d'un peuple est un poison dont un politicien sans scrupules peut user avec largesse, même si aujourd'hui en France la démagogie de ce genre n'est à la mode que dans les marges, des crétins comme De Villiers peuvent toujours surfer sur l'ignorance populaire pour leur présenter le passé comme un futur enviable.
            Arf, plus j'écris et plus je doute que mes soupirs devant les merveilles d'autrefois soient si inoffensifs que ça, il faut que j'apprenne à apprécier le bon tout en gardant le mauvais à l'esprit, je gagnerais parfois à être un peu moins manichéen,comme beaucoup d'autres.
            Voilà comment je passe de l'admiration à l'aveuglement, et de l'aveuglement à l'éveil...
            Enfin tant que rêver aux siècles passés ne me rendra pas aigri devant ce qu'est le monde aujourd'hui, la nostalgie de ce je n'ai pas connu ne sera pas une noyade, je pourrai encore m'y abandonner.

            Bien, après cette réflexion qui se mord la queue, j'en viens au vif du sujet : le film.
            J'ai cru lire à propos du réalisateur, qu'il était metteur en scène à l'opéra, et si c'est le cas, ça explique peut être pourquoi ce film ressemble tant à un ballet. Individuellement les acteurs ne dansent pas, mais ils ont tous une posture et des gestes si gracieusement prémédités, (même le son de leurs chaussures, de leurs armures est régalien,) que leurs mouvements paraissent comme chorégraphiés. Il en va de même pour les décors, je ne peux pas croire que la chine ou quelque empire que ce soit ait atteint une telle démesure dans ses rituels, ni une telle richesse, tout n'est qu'or, argent, soie, verre, fleurs... La puissance du faste écrase complètement les humains qu'on croise, dansant, au détour d'un couloir.
            Pendant la majeure partie du temps, la caméra suit la reine dans les dédales du palais, plus sculpture que femme, cette partie du film présente certaines ressemblances avec Marie Antoinette, de Sophia Coppolla, elle montre comment toute notion de réalité peut disparaître de l'esprit des dirigeants lorsqu'ils sont si encerclés par les protocoles et le luxe que plus rien ne filtre du monde extérieur. Cette reine ne vit pas, elle paraît, (et elle conspire, ce qui peut finalement s'apparenter à de la vie. ) Ensuite c'est la tragédie qui s'installe, et on dépasse des sommets dans le grandiose. Evidemment parfois on se dit que le trait est un peu gros, mais ça n'est pas rendre hommage au film que de dire seulement « parfois », la démesure est justement ce qui le rend beau, moins théatral il l'eût été trop. En sortant je me disais que ça ressemblait à Hamlet pas par l'histoire mais par la structure, et maintenant je me demande comment shakespeare était perçu de son vivant.
            Autre chose, je me demande si cette manière de créer la beauté par le nombre ( je n'ai jamais vu autant de figurants ) n'est pas un héritage du communisme...

Vroum si ça s'affiche pas

   Ce

        qui

      me

            plait

         le

       plus

dans ce film ...

C'est la part d'apparat qui n'est là que pour le plaisir de l'apparat, et la manière dont elle s'intègre au film sans se substituer au scénario alors que le réalisateur aurait très bien pu se contenter d'un film creux mais beau et tout de même faire des bénéfices extraordinaires. Ma fois, il ne faut pas toujours cracher sur ce qui nous émerveille plus qu'il ne nous fait réfléchir.

20 mars 2007

Neige

Ce matin, course d'orientation au parc de la tête d'or, une heure pour chercher les vingt statues... qu'est-ce que c'est grand !

Mais le plus beau ne fut pas la course, que non !

Ce fut la neige ...

Demain c'est le 21 mars, le 21 mars c'est le premier jour du printemps :  )=

( L'enluminure est une prestation gracieuse de Dragos )

Vroum si ça s'affiche pas

11 mars 2007

José Bové, Bérou et les marchés.

      Le dimanche matin, à 10h à Villeurbane, c'est le marché. Habituellement ça me préoccupe assez peu, si j'osais je dirais même que je m'en fous, mais ce matin, ça n'était pas le cas, le marché a croisé ma route.

      Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce qu'en me levant j'ai décidé d'aller acheter du pain. C'est tout ce qu'il y a de plus banal comme démarche, mais partant du fin fond du campus, il faut trotter sur un bon bout de chemin pour trouver une boulangerie. Mon vélo rouillant depuis plus d'un mois dans le garage de l'immeuble de ma soeur je pris un vélo'v. Un vélo'v qui faisait un bruit de mobilette, mais c'est un détail.

      Parenthèse, ce matin, juste avant de partir en expédition, par la fenêtre ouverte j'ai entendu un coucou, et vu le soleil, brillant franchement au beau milieu d'un ciel sans nuage. J'ai regardé les pâquerettes du cimetière et ça m'a mis de bonne humeur, le printemps arrive. Je ne sais pas pourquoi, mais le chant du coucou ça me donne toujours un pincement de nostalgie. C'est un sentiment que j'ai du mal à m'expliquer, ça doit venir des sonorités du chant, parce que je n'ai pas de souvenir particulier lié aux coucous. Fin de la parenthèse.

      Quelle ne fut pas notre surprise, lorsque ma mobilette et moi nous trouvâmes nez à nez avec des barrières, en plein milieu de la route qui devait nous conduire à la boulangerie promise ! Et derrière ces barrières... Une fourmilière. Vraiment, tomber sur un marché, au saut du lit, au moment ou on s'y attend le moins, c'est comme découvrir une fourmilière sous une grosse pierre. On sait que ça existe, mais habituellement ça reste dans un monde parallèle. L'intrusion m'obligea à changer mon itinéraire, et j'abandonnai ma bécane aux bons soins d'un lampadaire pour m'engouffrer dans la foule dominicale.
      C'est toujours marrant le recul qu'on prend lorsqu'on se promène seul au milieu du monde, on marche au parmi des gens, mais c'est comme si on planait au dessus d'eux, si on n'a pas d'autre souci en tête évidement. Et on fait de la botanique.
D'après mon expérience de ce matin, je peux conclure que ce qui pousse le mieux dans les marchés, c'est la cinquantenaire équipée d'un panier. En règle générale, les quinquagénaires poussent courbées au dessus des étalages.
Tiens, parlons-en des étalages. J'ai pu observer le plus beau spécimen d'hystérie de ma vie ! Deux droguistes se trouvaient côte à côte, l'un vendait tout à un euro, l'autre tout à deux euros et chacun des étalages avait son porte parole, au niveau de la richesse ça ressemblait à notre débat pour les présidentielles. Madame "tout à un euro" avait pour elle la puissance de son organe vocal et monsieur "tout à deux euros" avait comme principal atout l'antipathie qu'inspirait madame "tout à un euro", si l'on considère que le flegme, pour un camelot n'est pas une qualité. Elle était montée sur l'étal, au beau milieu de ses boites de maquillage à un euro, et hélait la foule:  "
UN EURO MESDAMMES, UN EURO !" puis "ALLEZ MESDAMMES, CE MATIN C'EST UN EURO !" . Monsieur, lui, se contentait de "deux euros, c'est deux euros", "deux euros, c'est deux euros", "deux euros, c'est...." . A ce stade, j'étais déjà hors de portée de voix, en route vers ma boulangerie, car après tout j'étais venu pour avoir du pain, et foi de crocodile, je n'allais pas repartir sans ! Il me fallut encore un brin de patience avant , enfin, de tenir ma baguette dans les mains, puisque la file d'attente sortait allègrement dans la rue. Et je refis le chemin en sens inverse

"Au revoir monsieur !"

"Oui médème, c'est trois euros"

"Bonjour monsieur !" ( et paf! un tract pour José Bové)

"UN EURO, C'EST UN EURO ! ( deux euros, c'est deux euros ) MAIS ALLEZ MESDAMMES, C'EST UN EURO !!!!" ( ton de réprimande, les mesdames n'achetaient pas assez vite ).

      Et pour finir je retrouvai mon cher vélo, qui m'attendait sagement où je l'avais laissé ( le contraire m'eût étonné ). Entre temps, j'avais donc croisé un tracteur ( ne cherchez pas de mauvais jeu de mot, je parle d'un bonhomme distribuant des tracts) plutôt sympa à la solde de José Bové qui m'avait tendu une feuille ( de papier recyclé évidement ), et deux grands dadais en campagne pour Bérou, qui traversaient la foule, dans leurs grands manteaux de feutrine grise, tracts sous le bras, sans les distribuer... je ne saurais dire pourquoi, ils ne m'étaient pas sympathiques. Je n'avais encore jamais croisé de tracteurs dans la rue pendant une élection présidentielle, je ne savais pas que c'était de coutume. Pourtant, je n'ignorais pas que les candidats prenaient leurs bains de foule matinaux dans ces mêmes marchés, pas pour faire de la botanique mais pour recueillir les voix des quinquagénaires à panier, ça n'aurait donc pas du me surprendre.

      Je parcourus des yeux le tract intitulé "Osez Bové ! " sur le chemin du retour, et la ressemblance entre le discours de José et les paroles des chansons des Cowboys Fringants me frappa. Peut être devrait-on lui suggérer de faire sa campagne en chanson, ou de s'attirer les bonnes grâces des garçons vachers, après tout, chaque candidat a son artiste porte bonheur, il serait temps que le candidat de "la vraie gauche" se flanque de pareil spécimen. Quoique, les Cowboys Fringants ont peut être déjà suffisamment à faire avec le système québecois qu'ils dénoncent. Toujours est-il que les propositions du candidat Bové m'ont séduit à défaut de me donner envie de voter pour lui. Séduit parce qu'elle me paraissaient décrire un monde assez idéal, tels ue je voudrais le voir du moins, mais pas convaincu parce qu'elles ressemblaient trop à des paroles de chanson. On ne peut pas justifier grand chose sur un pauvre tract, je le sais, mais il n'empêche que le moment venu, je serai curieux de savoir comment ce monsieur va expliquer comment il compte mettre les firmes transnationales au pas, faire disparaître le chômage, mettre les citoyens ruraux et les citadins sur un pied d'égalité, et poser un nouveau modèle de développement. Sans compter "la paix dans le monde et l'égalité des sexes" qui figurent au bas de la liste des souhaits. C'est vrai que pour convaincre, il faut souvent grossir le trait, mais on tombe facilement dans le caricatural. Je me demande ce qui était écrit sur les tracts de monsieur Bérou. Si j'y croyais, je dirais que je vais lire leur programme.

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20 février 2007

La suite

J'en étais où ?

    Pas bien loin je crois savoir... J'avais à peine raconté le tout début . L'emménagement... Mmmmh, et si on s'autorisait une ellipse ?

    La première semaine s'écoula entre surprise, méfiance, et enthousiasme. La surprise venait de tous ces concepts exotiques dans lesquels je baignais sodainement tels que « l'intégration » des « bizuths » dans les écoles d'ingénieurs, le « coturnage », mes premiers cours en amphi et mes premiers Tds, toutes ces nouvelles rencontres ... Ca avait de quoi séduire, on faisait la fête tous les soirs, on parlait à des dizaines de personnes sans la retenue qui nous tient habituellement à distance des inconnus, il régnait une ambiance de franche camaraderie, mais je n'ai jamais vraiment aimé la camaraderie ni les rencontres trop faciles, et même si je me suis pris au jeu cette première semaine, si j'ai cru un moment que toute mon année allait être à l'image des débuts, le souflet est vite retombé. Je me vois souvent comme un petit vieux avant l'heure, ça n'est pas complètement par autodérision, je me lasse toujours vite de tout ce qui caractérise habituellement les zapétits de l'étudiant. Si bien qu'au bout de trois ou quatre fêtes bien, trop bien, arrosées, quelques bonnes cuites, et soirées sans fin, je suis revenu dans ma grotte en me disant que j'étais fatigué et que j'avais juste envie de dormir un peu. C'est pas un constat bien déprimant quand on y regarde, mais c'est ce qui a enclenché ma première période de nostalgie de l'année dernière. Un sentiment qui n'était pas prêt de s'éteindre, comme on le verra, mais il a quand même fini par rendre l'âme... C'est comme si tout à coup, arrivé à la moitié du mois d'octobre, je me rendais compte que la vie d'étudiant ne me plaisait pas, que les stéréotypes auxquels je rêvais l'année dernière comme être libre de sortir jusqu'à plus soif, ne plus m'entendre dicter ma conduite, habiter dans une grande ville étaient bien moins séduisants vus de près, je commençais à découvrir les vices câchés ma vie d'étudiant. Le premier, et le pire, était certainement la superficialité de toutes ces nouvelles choses, que ce soit les rencontres que j'avais fait depuis le début ou mes occupations, rien ne me paraissait aussi intéressant, instructif ou enrichissant moralement que les moments que j'avais passé avec mes différents amis avignonnais. C'est d'ailleurs en pensant ça que je me sentais petit vieux avant l'heure, mais le cinéma, le théâtre, les parties de cartes, les soirées passées tranquilement dans une chaise longue à parler de tout, et rarement de rien me manquèrent soudain cruèlement. Et ces occupations là ne semblaient pas du tout possibles à l'insa, je ne voyais vraiment pas à qui j'aurais pu proposer une partie de Rami.

    A cela venait s'ajouter le poids des cours, de plus en plus pesant. A ce moment rien n'était encore difficile, mais dans mon état d'esprit, j'avais envie de tout voir sous le pire angle, et c'est comme ça que je me vis largué, dépassé par les autres, je crois que c'était la première fois depuis le début de ma scolarité ou je me disais que même si je me mettais vraiment au boulot, je doutais de pouvoir être le meilleur. Je n'avais jamais ressenti le besoin d'être en compétition avec les autres à l'école parce qu'au collège comme au lycée mes notes me convenaient très bien, alors que là, les premières ne furent pas à la hauteur de mes espérances, particulièrement en maths, je me suis planté à ma première interro alors que d'autres avaient le double de ma note, et ça a cassé la coupole de confiance en moi sous laquelle je m'abritais.

    C'est à ce moment que j'ai commencé à me demander si j'etais bien à ma place. Obsédé par l'idée que depuis le début tout allait mal, je ne voyais pas que si mes amis ne me convenaient pas c'est que je n'étais pas allé vers les bonnes personnes et que je pouvais toujours faire demi tour, ni que mes notes étaient dues à mon manque de confiance en moi...

Plus je tape plus je me demande pourquoi je le fais, parce que raconter ma vie comme ça ça n'a rien de constructif, ce que je déballe là ça n'a rien de réflexions à chaud, c'est comme cuisiner de la viande périmée... Mmmmh, je crois pas que j'irai jusqu'au bout... Mais mais mais , j'ai quand même envie d'écrire alors je vais essayer de trouver un autre sujet à ce blog que moi et encore moi même.

    Le souci c'est que ce qui pourrait donner du contenu à ce blog c'est toutes ces petites remarques ou toutes les petites conneries qui me passaient par la tête et que je retranscrissait l'année dernière quand je n'avais rien à faire, et que ces réflexions cette année, j'ai rarement le temps de me les faire et encore moins de les écrire. Je pourrais essayer de me souvenir de tout maintenant, profiter que je suis en vacances, mais je me lasse très vite de parler de tout, tout seul. Alors tant pis, je n'écrirai pas plus pendant ces vacances, et à la rentrée je replongerai dans le tourbillon de ma routine, qui n'en est plus vraiment une ces derniers temps :  ) mais qui dans tous les cas n'inclue pas les quelques moments nécessaires à la rédaction d'un blog. On verra bien si ça me tient suffisament à coeur pour en trouver le temps.

7 février 2007

La sociabilisation des nouveaux

       

07/02

        Pour le moment je poste ça avant d'oublier, ça fera toujours quelques lignes à se mettre sous la dent si par le plus grand des hasards je ne prenais pas le temps de raconter la suite ce soir.

        Par ailleurs, j'ai maintenant des photos pour agrémenter le tout, aucune n'est de moi, elles ont été prises par Dragos, mais il a quelque talent dans ce domaine, donc moyennant quelques valises de billets échangées en sous main, je le publie ici. ( le grand mot ! )


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        Après cette petite parenthèse « partiels » je reprend... En somme je m'étais arrêté l'introduction ... Fin des vacances, présentation de l'Insa... Il faut aussi que je reprenne l'arrivée puisque je l'ai supprimée.

 

        Bon, on va se poser à villeurbanne le 14 septembre, vers 9h30 du matin, c'est ce jour là que j'étais convié pour m'inscrire et remplir les formalités de rentrée. La veille, dans la continuité de la semaine précédente, j'avais dormi chez ma soeur, et ma mère nous avait rejoins pour assister à mon emménagement. Jeanne aussi était arrivée sur Lyon, et elle aussi avait dormi chez ma soeur la veille, on se connaissait suffisamment pour partager le clic clac bleu électrique de ma soeur sans ambiguïtés. D'ailleurs on était tous les deux assez énergiques ce soir précédent la rentrée, enthousiastes et peut être un peu défiants. Le tram nous a lâchés à l'arrêt « croix luiset » bien évidement, comme je l'ai dit, cet arrêt était promis à un bel avenir, il deviendrait par la suite le point de départ des sorties dans lyon, autant que celui de mes visites chez ma soeur, chez mes amis avignonnais, et de nombreux trajets vers le beurk, à deux arrêts de là, les jours de fainéantise. Ce matin là nous charrions des dizaines de kilos d'habits, ustensiles de cuisine et accessoires divers en vue de l'emménagement immédiatement après la rentrée administrative. Nous avons été assez surpris à l'entrée dans le hall du bâtiment du premier cycle, d'être à peu près les seuls aussi chargés. Personne dans la file d'attente préliminaire ne croulait sous les sacs et valises comme nous, à croire que nous étions les deux seuls à emménager ici. Je ne sais toujours pas quelle était la stratégie des autres nouveaux entrants pour faire le moins de trajets possibles entre leur point de chute et leur chambre, mais on nous a regardé comme deux saint-bernard au milieu d'un défilé de caniches lorsqu'on a du se défaire de nos sacs en plein milieu du couloir pour pouvoir accéder aux méandres des bureaux d'admission. Nous ça nous faisait rire. Après une longue heure j'étais l'heureux propriétaire d'une toute nouvelle carte d'étudiant, d'un bail signé par moi même, et de moultes papiers plus ou moins utiles.

 

        Par chance pour nos vertèbres déjà fort malmenées, les résidences précédemment évoquées se trouvent à un jet de pierre des bâtiments qui abritaient la « chaîne d'admission » , et Jeanne souffrit beaucoup d'apprendre que le 4 devant le numéro de sa chambre signifiait « 4eme étage », quoique l'ascenseur la soulagea grandement. Pour ma part flanqué de ma môman, je traversai les rails du tram pour me rendre à ma résidence ( la B, Jeanne est dans la A ) et gagnai le deuxième étage pour enfin découvrir mon antre.

 

        A l'ouverture de la porte nous eûmes la surprise de constater qu'elle était déjà l'antre de quelqu'un d'autre, et que la présence inconnue n'était pas du tout discrète. Au début de l'année, les chambres sont  organisées de manière symétriques, les deux lits de part et d'autre de la porte d'entrée, les deux bureaux cote à cote face à la fenêtre, sur le mur opposé, et ... et c'est tout car après tout un étudiant n'a pas besoin de grand chose d'autre... du moins rien que l'école ne pusse lui fournir. Je n'ai pas mentionné la mini salle de bain et la petite cuisine mais elle n'ont rien de remarquable et sont organisées de façon assez inamovible étant donné que les murs ne sont pas en papier. L'organisation que je viens de décrire paraît assez froide, et totalement impersonnelle lorsqu'on emménage, mais elle pare aux futures dissentions entre deux colocataires qui ne s'aimeraient pas puisqu'elle accorde un minimum d'espace privé. La moitié droite appartient à l'un, la moitié gauche à l'autre, et au pire, à défaut de faire chambre à part, les deux malheureux qui se provoquent mutuellement des réactions urticantes peuvent toujours, à défaut de faire chambre à part, respecter à la lettre la séparation de l'espace. Quoique dans les faits, comme on le verra, rien ou presque ne reste en l'état.

 

        La chambre 216 n'était donc pas vide, et en passant le pas de porte, il nous était impossible de l'ignorer. L'atmosphère sentait la lessive et l'humidité, des couettes, caleçons, pantalons, chemises pendaient du plafond, et les deux lits étaient couvert de toutes sortes d'objets, allant du sèche cheveu à l'attirail du parfait geek. (  L'attirail du parfait geek se résume à un ordinateur, un casque et un disque dur externe, mais l'équipement du colocataire inconnu dépassait la moyenne puisqu'on pouvait aussi trouver un pda et d'autres gadgets technologiques éparpillés un peu partout. Toujours est-il que l'un des deux lits était MON lit, et qu'il nous était très difficile de déterminer lequel des deux me revenait puisque les deux paraissaient également recouverts. On trouva tout de même un indice décisif sur l'un d'eux : une couette. Fort de ce renseignement nous nous mîmes à déblayer le second et à y déballer mes affaires. Dans le même temps ma mère maugréait contre l' »autre » qui non seulement n'avait pas la politesse de débarrasser ma partie de la chambre, mais en plus l'avait laissée sale, et pour finir possédait quatre enceintes de la taille d'un labrador. Les enceintes l'effrayaient particulièrement, elle craignait que l'animal n'organise des rave parties dans la chambre. Il n'en fut rien, je le précise tout de suite, deux des quatre baffles ne lui appartenant pas, elles prirent la route pour une autre résidence quelques semaines plus tard. Les gromelleux maternels se transformèrent presque en crise d'hystérie lorsqu'elle pénétra dans la salle de bain. Quoiqu'on ne peut pas vraiment dire qu'on « entre » dans notre salle de bain, puisqu'on touche le lavabo avant même que nos talons aient dépassé l'encadrement de la porte. J'exagère à peine. Pour l'anecdote, nous parviendrons plus tard à faire une bataille d'eau à trois dans ce réduis ... porte fermée. Mais à 19 ans, rien n'est impossible. Les sanitaires étaient dans un état assez pitoyable, et la plaque de cuisson ainsi que les murs de la cuisine innocentaient presque le premier occupant tant il paraissait impossible qu'il ait sagouiné l'espace aussi rapidement. De fait, il était innocent, il avait emménagé quatre jours plus tôt et trouvé la chambre en l'état. Le service de nettoyage avant tout simplement oublié de la récurer en juin. Evidemment, môman se fit un devoir de pallier à ce manque criant d'hygiène dans la seconde, si bien qu'une demie heure à peine après notre arrivée, lorsque Dragos entra, tout était rutilant ou presque.

 

        Dragos ( prononcer Dlââgosh ) est le prénom de mon « coturne » ( c'est un terme très apprécié à l'Insa, et qui s'est ancré assez profondément dans mon vocabulaire, bien malgré moi ) se présenta très poliment comme « Dragosh Constantine», Roumain de son état, et enchanté de faire notre connaissance. Nous fûmes assez abasourdis par l'attitude du bonhomme étant donné l'état des lieux nous nous attendions à voir débarquer un stéréotype du clubber, italien très certainement, et certainement très mal élevé. Il finit de nous assommer en s'excusant de la présence es enceintes dans ma partie de la chambre et s'enquerrant de savoir si la musique classique me dérangeait lorsque je travaillais. Comme je le connais aujourd'hui je suis certain qu'il s'est présenté de cette manière pour passer sciemment pour un étudiant modèle, et je l'en remercie, ça calma les inquiétudes de ma mère presque instantanément. Il repartit en vitesse, il avait d'autres choses « urgentes » à faire, mais à son retour il remettrai de l'ordre, qu'on l'excuse encore, il espérait me trouver là ce soir pour faire connaissance. Le spécimen s'annonçait des plus curieux, j'étais ravi.

5 janvier 2007

Tout le monde est là ? Bon, on peut commencer.

 

A long time ago, in the city of Lyon...

 

Vroum si ça s'affiche pas

        Au crépuscule de l'été deux mille six, alors que les télévisions, les journaux et les radios ne parlent que de rentrée scolaire, à l'époque où les hirondelles commencent les préparatifs de leur départ, je débarquai sur un quai de gare. Sur mon dos s'entassaient toutes les brindilles de mon univers avignonnais que j'avais pu déraciner:quelques habits evidement, des bouquins que je n'avais jamais ouvert, un plan de la ville nouvelle, une brochure de ma future école, un diabolo et plein d'espoirs. On était le 8 ou le 9 septembre, soit une courte semaine avant ma rentrée, et je m'apprêtais à emménager chez ma soeur pour profiter des milliers de choses qui s'offraient à moi dans cette métropole une dizaine de fois plus peuplée qu'Avignon . Loin d'être effrayé par l'immensité du nouveau terrain de jeu ( je crois que je voyais ça comme ça ), j'étais tout enthousiaste à l'idée d'y retrouver quelques uns de mes meilleurs amis, sans compter ma soeur, et m'empressai de marquer mon nouveau territoire en leur compagnie. Je passai ainsi les premiers jours en touriste, flânant, puisque j'en avais tout le temps, sur les quais du Rhône, dans le vieux Lyon, chez les bouquinistes, dans les parcs, les bars péniche ou les p'tits pubs, les cinémas... et le temps fila comme il en a l'habitude dans ces moments. Après une courte semaine qui sentait la fin de règne autant que le début d'une nouvelle ère, mes amis et mon hôte se mirent petit à petit au travail. Quant à moi, je me hâtai vers ce qui allait devenir mon nouveau domicile, que dis-je, ma nouvelle planète... L'INSA.

 

        Il existe au nord de la ville de Lyon, près des grilles septentrionales du grand parc de la tête d'or, une piste cyclable, bordée de platanes. Elle quitte le parc pour s'enfoncer dans Villeurbanne, petite soeur siamoise et quelque peu atrophiée de la capitale des Gaules. En l'empruntant sur un kilomètre environ, on s'éloigne petit à petit des rues étriquées, coincées entre des immeubles de dix étages. Les routes s'élargissent, on redécouvre les ornières et les nids de poule qu'on croyait réservés à la campagne profonde, les édifices qui se serrent de part et d'autre de la chaussée perdent les atraits architecturaux qui nous font aimer les centre villes pour se recouvrir progressivement de crépi craquelé ou tout simplement de tôle. On est alors psychologiquement prêt à aborder le campus de la doua, et plus précisément de l'INSA.. Ici, les bâtiments ne dépareillent pas avec l'aspect peu accueillant des rues de villeurbanne, ils ont pour certains une cinquantaine d'année et on sent en les regardant des réminiscences de l'architecture communiste si généreuse en béton mastoc, avec en plus un petit aspect camping géant, comme si les bâtiments avaient été posés là, bien alignés à leur emplacement numéroté, sans qu'aucune volonté d'harmonisation ne se dégage de l'ensemble. A croire qu'ils ont remercié leur architecte entre chaque nouvelle construction. Au milieu de tout ce bazar organisé, gambade le tramway, sur une herbe vert fluo que les employés de la mairie coupent certainement à la serpette chaque nuit pour que rien ne dépasse. Il paraît d'une propreté et d'une beauté déplacées au milieu de cette débauche de gris sale. En bout de ligne, à l'arrêt « croix Luiset » la chenille blanche hight-tech dépose ses voyageurs face à deux grands bâtiments, bien dans le style de leurs compères, longs à la manière de deux grandes briques, épluchés par les rayons du soleil, deux lépreux qui s'épient, face à face depuis au moins trente ans. Ces merveilles du monde s'appellent fort originalement « Résidences A et B ». Mon domicile.

Vroum si ça s'affiche pas


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20/01 -   J'ai viré la suite et j'ai réécrit le début, c'était moche et plein de fautes. Je crois que je reprendrai en février pour cause de partiels.

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